16 décembre 2006
Remords posthume
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse;
Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assoupit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,
Le tombeau, confidant de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces longues nuits d'où le somme est banni,
Te dira: "Que vous sert, courtisane imparfaite
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts?
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.
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