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14 décembre 2007

Certes, si tu le veux mériter!

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Certes, Si tu le veux mériter, mon fils, oui,

Et voici, laisse aller l'ignorance indécise

De ton coeur les bras ouvert de mon église

Comme la guêpe au lis épanouie.

Approche-toi de mon oreille. Epanches-y!

L'humiliation d'une brave franchise.

Dis-moi tout sans un mot d'orgueil ou de reprise

Et m'offre le bouquet d'un repentir choisi.

Puis franchement et simplement vient à ma table,

Et je t'y bénirai d'un repas délectable

Auquel l'ange n'aurait lui-même qu'assisté,

Et tu boira le vin de la vigne immuable

Dont la force, dont la douceur, dont la bonté

Feront germer ton sang à l'immortalité.

Puis, Va! Garde une foie modeste en ce mystère

D'amour par quoi je suis ta chaire et ta raison,

Et surtout revient très souvent dans ma maison,

Pour y participer au Vin qui désaltère,

Au pain sans qui la vie est une trahison,

Pour y prier mon père et supplier ma mère

Qu'il te soit accordé, dans l'exile de la terre

D'être l'agneau sans cri qui donne sa toison,

D'être l'enfant vêtu de lin et d'innocence,

D'oublier ton pauvre amour propre et ton essence,

Enfin, de devenir un peu semblable à moi

Qui fut, durant les jours d'Hérode et de Pilate

Et de Judas et de Pierre, pareil à toi

Pour souffrir et mourir d'une mort scélérate!

Et pour récompense ton zèle en ces devoirs

Si doux qu'ils sont encore d'ineffables délices

Je te ferai goûter sur terre mes prémices

La paix du coeur, l'amour d'être pauvre, et mes  soirs

Mystiques, quand l'esprit s'ouvre aux calmes espoirs

Et croit boire, suivant ma promesse, au Calice

Eternelle, et qu'au ciel pieux la lune glisse

Et que sonnent les angélus roses et noires

En attendant l'assomption dans ma lumière,

L'éveil sans fin dans ma charité coutumière,

La musique de mes louanges à jamais,

Et l'extase perpétuelle et la science,

Et d'être en moi parmi l'aimable irradiance

De tes souffrances, enfin miennes, que j'aimais!

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