Par cet air de sérénité
Par cet enjouement affecté
D'autres seront trompés peut-être,
Mais mon coeur vous devine mieux,
Et vous n'abusez point des yeux
Accoutumés à vous connaître.
L'esprit vole à votre secours,
Et malgré vos soins, son adresse
Ne peut égayer vos discours;
Vous souriez, mais c'est toujours
Le sourire de la tristesse
Vous cachez en vain vos douleurs,
Vos soupirs se font un passage;
Les rose de votre visage
Ont perdu leurs vives couleurs;
Déja vous négligez vos charmes;
Ma voix fait naîtres vos alarmes
Vous abrégez nos entretiens
Et vos yeux, napés dans les larmes,
Evitent constamment les miens;
Ainsi donc mes peines cruelles
Vont s'augmenter de nos chagrins!
Malgré les dieux et les humains,
Je le vois, nos coeurs sont fidèles.
Objet du plus parfait amour,
Unique charme de ma vie,
O maîtresse toujours chérie
Faut-il te perdre sans retour?
Ah! faut-il que ton inconstance
Ne te donne que des tourments?
Si du plus tendre des amants
La prière à quelques puissances,
Trahis mieux tes premiers serments;
Que ton coeur me plaigne et m'oublie
Permets à de nouveaux plaisirs
D'effacer les vains souvenirs
Qui causent ta mélancolie.
Evariste Désiré de Forges de Parny - Poésies Erotiques
"L'âge m'intrigue
Je pensais que c'était le temps
De la tranquilité.
Septuagénaire,
La vie m'a interessée,
Mais dans la sérénité.
Et voilà qu'octogénaire
Je vis avec passion.
Plus je vieillis,
Plus je vis avec intensité.
A ma propre surprise,
J'ai des convictions bouillonnantes."
Flora Maxwell